Le départ des parents de Romy la veille marque la fin d'une ère. Voici maintenant huit semaines que nous arpentons ce continent, que nous égrenons mouvements et récits, telles des aiguilles qui marqueraient le temps qui passe autour de nous, de nos pieds, véritables pignons d'horloge, désormais bien ancrés dans le sol australien. Et c'est donc dans le soucis de ne jamais entamer un tour de montre aux allures routinière que nous partons ce matin, Romy et moi-même, dans les rues de Sydney, afin de trouver un logement en centre, pour le mois de Janvier, qui nous permettrait d'envisager les environs de cette mégalopole d'un point de vue différent.

Après plusieurs déconvenus aux cours des visites d'appartements que nous avions prévues pour aujourd'hui (en effet, louer un appartement pour seulement 4 semaines en passant par des agences immobilières est assez difficile compte tenu de la durée minimale des baux... trop beau ce mot !!!), nous trouvons enfin une solution dans une auberge de jeunesse située sur Victoria Street. Effectivement, cette dernière possède également un logement locatif dans une rue du quartier de Surry Hills présentant une chambre de libre pour laquelle nous arrivons à négocier un séjour de seulement 1 mois. La gentillesse du personnel (dont le père du propriétaire, vraisemblablement plus en âge de saupoudrer de la gariguette à la chaîne que de gérer une maison d'hôtes, absolument adorable) finira de nous convaincre de prendre nos 10 mètres carré de pure expérience... Collocataires, préparez-vous, nous arrivons !!! C'est donc avec la satisfaction du devoir accompli que nous rentrons retrouver Candice, Adrian et Maxime, le soir même, à l'appartement de Lane Cove.

31 Décembre, nous sommes au dernier jour de l'année 2013. Une fois n'est pas coutume, nous décidons d'aller à la plage de Manly (!!!). Est-ce la longueur des cheveux pour certains? ou l'absence de longueur de cheveux pour d'autres? Est-ce la coolitude qui semble transparaître de notre bronzage fortement marqué au maillot? Ou bien est-ce notre envie inconsciemment refoulée de nous acheter des colliers associant parfaitement coquillages, dents de cachalot et bois flotté? Aucune idée. En tout cas, dès notre arrivée sur place, il nous pousse, à Max et moi-même, une envie de goûter aux joies du Surf, et ce pour notre toute première fois. C'est donc impatients de pouvoir épouser la vague, la rage au ventre, à l'image d'un Bodhi arrété par un Johnny Utah du FBI et implorant ce dernier de son culte et désespéré: "Johnny, laisse moi juste une vague"  alors qu'il est sur le point d'assister à l'arrivée de la déferlante des 50 ans (Ahhh "Point Break"...), que nous louons des planches et nous lançons à l'assaut du tumulte écumeux.

Après nous être pris quelques bonnes claques salées alors que nous essayons, naïfs, de chevaucher les mêmes vagues que les vrais surfeurs, nous nous décidons enfin à rallier le bord de la plage afin d'essayer de dompter les clapotis qui s'y trouvent, déjà bien assez retords compte tenu de notre niveau.

Bien entendu, notre destination est loin d'être un lieu confidentiel pour l'occasion... et c'est sans surprise que nous arrivons à l'entrée d'un parc semblant avoir déjà été pris d'assaut depuis plusieurs heures, voir même plusieurs jours si l'on en croit le nombre de tentes installées au bord de la baie, toutes voiles sorties.

En bons français que nous sommes, nous trouvons le moyen de nous frayer un chemin jusqu'à la berge où se trouvent les meilleurs points de vue logiquement occupés depuis la veille par des campeurs. Ces derniers, japonais d'un côté, chinois de l'autre, sont peu enthousiasmés par notre présence et paraissent effrayés de nous voir empiéter sur leur territoire symboliquement tenus par leurs appareils photos plantés sur trépieds, dressés là en signe de conquête.