Après nos retrouvailles avec Djam et Seb du côté de l'hôtel réservé par Romy et dans lequel nous venons de déposer nos affaires, nous décidons de nous balader aux alentours, dans le quartier de Akihabara. Après une petite visite dans le plus vieux jardin japonais de Tokyo, le Koishikawa Korakuen, réputé pour sa végétation, son cadre et ses #%*$#%¥ de moustiques, nous allons flâner du côté des magasins d'électronique que présente le quartier et pour lesquels des touristes du monde entier font le déplacement.

En fin de journée, les choses sérieuses peuvent commencer. Nous retournons sur Shibuya afin de manger un bout, et se chauffer un peu le foie, avant d'attaquer plein d'entrain une séance de... Karaoké !!!
L'établissement proposant cette activité, et dont nous osons finalement franchir le pas de la porte, présente des formules en salles privées, avec un catalogue conséquent de musiques variées et une réserve non moins conséquente de fûts de bières à consommer à volonté et visiblement sans modération... de quoi se lancer assez facilement dans l'aventure !!!
Le plus difficile est alors pour nous de nous arrêter.
À mesure que les chansons choisies défilent, nous nous sentons perdre pied, enivrées par les délicieuses gorgées de Kirin, tels des marins happés et perdus par le chant des sirènes. (Encore aujourd'hui, à la nuit tombée, alors que le silence commence à régner dans ma chambre et que je m'apprête à m'endormir, souvent j'entends s'élever les voix de ces âmes perdues et leurs terribles  "oh baby baby, how was I supposed to know", "under my Um-br-ella-ella-ella Hey Hey Hey" ou encore "My Po-Po-Po-Pokerface, my Po-Pokerface" résonnent alors dans ma tête sans que je ne puisse rien faire).
De l'heure initialement prévue dans cette boîte à musique infernale, nous sommes passés à trois heures... Et il semblerait que notre état de "fatigue" ait aussi suivi ce rapport de trois entre le ressenti et l'escompté. Du coup, l'idée du manga café devient pour tout le monde, y compris Djam et Seb, un concept plutôt "obscure", rendant la chambre pour 2 trouvée plus tôt le matin même par Romy (sainte Romy !!!!) plus adaptée... Pour nous 4 !!!!

Le jour se lève doucement sur Tokyo. Ce matin, une douce odeur de houblon chaud règne dans l'air habituellement frais des chambres d'hôtel tokyoïte. A la grande surprise de tous, aucun ronfleur n'a été pris en haine par un dormeur au sommeil léger, aucune échappée inattendue vers les cabinets ne s'est produite, aucune surchauffe de nos corps éméchés, devenus de véritables lampes à alcool humaines, n'a été constatée : en bref, nous avons tous très bien dormi dans notre dortoir improvisé.
Après avoir mis en place un système de toilette en bande organisée, planifié une évasion de la chambre en groupes réduits afin de ne pas attirer l'attention du personnel de l'établissement et réglé nos dettes au comptoir de l'hôtel, nous prenons la route du parc Yoyogi, impunis et fiers de nos méfaits !!!