Car effectivement, nous sommes surtout ici pour voir ce petit oiseau sans aile, cet emblème sans étiquette, cet animal qui ne semble appartenir à aucune espèce, espèce qui ne semble pas porter le nom d'un animal: le kiwi !!!
Objectif atteint !!! Dans des enceintes abritées de la lumière, nous arrivons à observer deux de ces oiseaux devenus nocturnes, en voie de disparition et extrêmement difficile à apercevoir en milieu naturel.
Encore une fois... Les photos sont interdites mais les images de ce petit bout d'être vivant si singulier restent bien gravées dans nos mémoires (on pourra les dessiner sur demande. Pour toute réclamation, s'adresser à Romy).

Une fois sortis du parc, le reste de notre journée sera essentiellement consacré à la route qui nous conduira d'ici la tombée de la nuit et les premières gouttes de pluie expérimentées en territoire néo-zélandais, au parc national Tongariro. Là-bas, nous réserverons deux nuits au Whakapapa Holiday Park en prévision du programme intense du lendemain et passerons la soirée bien au chaud, dans notre petit nid douillet, à regarder un des quelques films récupérés sur notre PC ("Lone Ranger" de Gore Verbinski en l'occurrence... merci Fab !!!) avant de nous endormir... Une des nuits les plus froides que nous ayons eu à vivre dans notre maison à 4 roues viendra alors nous rendre visite... Revigorant !!!

Nous sommes effectivement excités comme des hobbits à l'idée d'entamer la marche du "Tongariro Alpine Crossing", avec ses 19 km à travers monts et vallées, qui est souvent présentée comme l'une des plus belles du monde (en raison de notre amateurisme, cette information reste à confirmer, magasine du type "la marche, c'est cool" à l'appui). 

Arrivés le matin à 7h40 par la première navette (afin d'assurer un peu de marge par rapport au dernier bus pouvant nous ramener à notre campement une fois de l'autre côté du massif), nous entamons notre marche dans la pénombre, la tête dans le hobbit mais le regard déterminé et fermement accroché à nos souliers. L'air est frais mais il ne nous fait pas frissonner; le massif qui se dresse devant nous est imposant mais notre retraite est impossible; le chemin s'annonce long et sinueux mais nous ne laisserons pas le désespoir s'insinuer. Notre volonté est forte, notre détermination intacte, nos slips bien chauds... Gandalf sera fier de nous !!!

Sous 4°C, une première demi-heure passe.  Au-delà des champs vallonnés d'herbes sauvages, le soleil commence à pointer doucement au-dessus des masses rocheuses qui nous font face. Le chemin toujours balisé commence à se faire plus abrupte, les premiers souffles de fatigue commencent à se faire entendre dans la procession de marcheurs venus jeter leurs anneau à la chaîne (quand la terre du milieu entre dans le monde du taylorisme de plain-pied). Soudain, le décor change: nous commençons sérieusement à entrer dans un environnement singulier, entre magie et exotisme, entre volcan et lune.
De longues minutes s'écoulent alors à monter une ligne noire, tirée entre rochers bruts et touffes de verdure éparses, avant que l'on ne parvienne enfin au "South crater" et à son point de vue dégagé sur la vallée et sur le mont Ngauruhoé, alias le Mordor. (3 heures supplémentaires à ajouter à notre marche étant nécessaires pour gravir ce dernier, nous préférons assurer notre excursion... Et tant pis si le roi revient "brocouille" en fin de trilogie !!!)

Depuis le "South crater" nous poursuivons notre marche et descendons vers un surréaliste et immense plateau naturel, dont le calme et la plénitude viennent contraster avec le chaos et les angles menaçants des excroissances rocheuses venant s'étirer vers le ciel tout autour. Alors que nous évoluons dans l'immensité, l'étrangeté et le silence de ce lieu, une impression particulière nous gagne peu à peu, un sentiment irréel, surnaturel, comme si après avoir longtemps vécus dans les étoiles, nous avions, Romy et moi-même, définitivement changé de planète... Fascinant et effrayant à la fois... Il est vraiment temps que l'on se débarrasse de cet anneau !!!

Une fois cette plate étendue franchie, nous gravissons un mur de roche nous permettant de rejoindre le "Red Crater". De là, afin de pimenter un peu notre petite escapade de la journée, nous décidons de bifurquer du chemin principal un court moment (enfin... 2 heures tout de même !!!) et de nous lancer dans une petite ascension (encore une !!!): celle du fameux Tongariro. Un chemin d'équilibriste le long d'une crête rocailleuse et vertigineuse nous accueille alors, nous conduisant de son fil au sommet du mont d'où 1967m de beauté semblent se tisser sous nos yeux... Toile de maître sur fond de Mordor !!! Sublime !!!

Et malgré certaines appréhensions en début de journée, alors que nous rentrons à notre campement, nous nous rendons compte qu'aucun de nous deux n'aura finalement fait sa tête de hobbit à l'idée de marcher pendant de longues heures, ou ne se sera comporter comme un vrai petit Gollum mal élevé à l'idée d'aller crapahuter en montagne... Une journée exténuante mais parfaite vient donc de s'achever en somme !!!